Le jeudi matin 13 octobre, la ville de Naltchik (300 000 habitants), capitale de la Kabardino-Balkarie, s’est retrouvée en pleine guerre. Parmi les victimes se trouveraient plusieurs dizaines d’attaquants, mais aussi des policiers et plusieurs civils.
RIA Novosti, 13 octobre 2005 — Des hommes en armes – plus de trois cents, selon les informations préalables – se sont approchés de la ville, dispersés en petits groupes, et ont lancé l’attaque, à neuf heures, contre les bâtiments du ministère de l’Intérieur, du Service fédéral de sécurité et du commissariat militaire, ainsi que contre le centre de télévision locale, trois commissariats de police, les bureaux de la direction d’application des peines, l’aéroport, deux foyers de fonctionnaires de police et le magasin d’engins de chasse Arsenal qu’ils ont mis à sac.
Lorsque les agences d’information ont annoncé la prise de l’école n°5 qui se trouve à côté du bâtiment du Premier bureau du ministère de l’Intérieur, bien des observateurs ont eu peur que Naltchik ne subisse le sort de Beslan. Heureusement, l’information a été rapidement démentie par les forces de l’ordre de la Kabardino-Balkarie et l’administration présidentielle fédérale qui centralisaient toutes les informations sur l’évolution de la situation.
L’attaque semble avoir été lancée pour venir en aide à un groupe d’extrémistes bloqués depuis la veille, à Belaïa Retchka, près de Naltchik. Les forces de l’ordre avaient en effet effectué une opération contre une bande de terroristes, parmi lesquels se trouvait l’un des principaux organisateurs de formations clandestines. Au cours de ce raid, trois membres de la bande avaient été tués, les autres restant encerclés
Aujourd’hui, l’assaut a duré environ deux heures. La police et l’armée ont très vite repris le contrôle de la situation. Des blindés et des unités spéciales ont été rapidement dépêchés près du deuxième commissariat de police où les terroristes tentaient de résister. Ceux-ci ont ensuite dissimulé leurs armes et tenté de se mêler à la population pour quitter la ville. Mais l’ordre avait été donné de boucler la ville.
Les principales sorties de la ville ont été coupées et l’attaque contre la capitale de la Kabardino-Balkarie s’est retournée en opération spéciale d’élimination des terroristes.
On n’a cependant pas pu éviter les victimes parmi la population. Des témoins oculaires ont expliqué au correspondant de RIA Novosti que lorsque l’attaque contre les bâtiments des forces de l’ordre a été repoussée, les terroristes ont commencé à tirer sporadiquement sur les civils. Selon l’information dont nous disposions à 15h30 (heure de Moscou), il y aurait eu 64 blessés et 17 morts, dont plus d’une dizaine sont des policiers. On dénombre plus de 50 morts parmi les terroristes.
Youri Filippov
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