“Nous pourrons mieux apprécier les difficultés qui nous attendent en examinant les caractéristiques de l’histoire de la terreur rebelle (non-étatique). Cette histoire nous montre combien le terrorisme est implanté dans notre culture, elle nous permet de tirer des parallèles dignes de considération et nous offre une perspective pour comprendre le caractère exceptionnel du 11 septembre et ses conséquences. J’examinerai, à cette fin, l’histoire du terrorisme moderne depuis sa première apparition voici 125 ans, en mettant l’accent sur la continuité et le changement, particulièrement au niveau international.” – Eminent expert du terrorisme, David Rapoport se livre à une analyse magistrale, dont Terrorisme.net met une traduction française à disposition de ses lecteurs.
Dans cet article, David Rapoport, professeur à l’Université de Californie à Los Angeles et fondateur de la revue Terrorism and Political Violence, examine l’histoire du terrorisme sous la forme de vagues successives.
“La vague anarchiste représente la première expérience globale et véritablement internationale du terrorisme et fut suivie par trois vagues successives, similaires et se chevauchant en partie. La vague anticolonialiste débuta dans les années 1920 et dura environ 40 ans. Elle fut suivie par la vague de la nouvelle gauche qui diminua considérablement à la fin du siècle, laissant derrière elle quelques groupes encore actifs aujourd’hui au Népal, en Espagne, au Royaume-Uni, au Pérou et en Colombie. En 1979, on assista à l’émergence de la vague religieuse qui – si les tendances des trois autres vagues sont pertinentes pour faire des prédictions – pourrait disparaître aux alentours de 2025, cédant sa place à une nouvelle vague . La singularité et la persistance des vagues indique que la terreur est profondément enracinée dans la culture moderne.”
Membre de la rédaction de Terrorisme.net, Jean-Marc Flükiger a traduit intégralement cet important texte, que nous avons le plaisir – avec l’autorisation de l’auteur – de mettre à la disposition des lecteurs de ce site. En raison de sa longueur (33 pages) et des nombreuses notes qu’il comprend, nous le publions sous forme de fichier PDF (512 Kb):